Tous les enfants font des bêtises, plus ou moins importantes. Pas facile pour les parents de savoir comment réagir. Doit-on les punir ? Si oui, comment ? Nos réponses avec Gilles-Marie Valet, pédopsychiatre et auteur de Se faire obéir sans forcément punir.
Le rôle de la punition
Le rôle de la punition est de faire comprendre à l’enfant qu’il a mal agi ou qu’il a eu un comportement inadapté. La punition reste u noutil éducatif qui permet à l’enfant de s’améliorer et l’aide à percevoir les limites.
Mais il ne peut percevoir cela que lorsqu’il a les capacités cognitives et affectives pour intégrer le message qu’on veut lui faire passer. C’est pourquoi on ne peut pas parler de punition avant l’âge de 2 ans. Et même à cet âge, il faudra faire attention à ce que l’on appelle « bêtise ». Un enfant qui ment à 2 ans n’a pas conscience de mentir. Il ne pourra donc pas être sanctionné pour cela…
Quand punir ?
Il y a plusieurs situations qui poussent les parents à sanctionner leur enfant. Pourtant, ce n’est pas toujours le moment de le faire.
Cas no 1 : pas de punition
Votre enfant monte sur une chaise et risque de tomber. Vous lui demandez de descendre. Il recommence. « Il ne fait pas ça pour embêter le monde », prévient Gilles Marie-Valet. Or, c’est souvent comme tel que les parents le perçoivent. L’enfant a juste besoin de se dépenser, et monter sur la chaise devient aussi amusant qu’escalader un mur pour un adulte.
Dans ce cas, inutile de le punir. Proposez-lui de grimper sur quelque chose de plus adapté. Lui proposer de faire un dessin serait malvenu dans ce cas puisqu’il a envie de bouger.
De la même façon, lui opposer un simple « Non, tu ne montes pas sur cette chaise ! » est insuffisant. Il faut bien sûr le lui dire et lui proposer en plus une activité motrice.
Cas no 2 : les parents recadrent
Après avoir mis en place une activité motrice, il retourne tout de même sur la chaise. Vous pouvez le sanctionner, mais la question de le faire se pose-t-elle réellement ? A-t-il fait mal à quelqu’un ? A-t-il cassé quelque chose ? Non. Toutefois, il ne respecte pas la limite qu’on lui a donnée. On le sanctionne alors en délimitant un espace de jeu plus restreint. Mais ce n’est pas encore la vraie punition.
Cas no 3 : les parents punissent
« Ce qui justifie la punition, c’est quand une "bêtise" a été commise. Quand l’enfant a eu un comportement inapproprié, des propos non adaptés et ayant des conséquences graves ou ennuyeuses », explique Gille-Marie Valet. C’est important de le rappeler, car souvent, nous punissons parce que nous sommes énervés. »
Il faut néanmoins distinguer la bêtise de la maladresse. « Un enfant à qui on demande de porter un vase et qui le casse ne le fait pas exprès. Il ne doit donc pas être puni », rappelle Gilles-Marie Valet.
Cas no 4 : les parents punissent… à tort
Un enfant qui refuse de manger le soir par exemple peut vite pousser les parents à le punir. Il s’énerve, crie, a un comportement inadapté, d’où une sanction éventuelle. Mais un enfant de 18 mois qui a mal aux dents n’aura peut-être tout simplement pas envie de goûter son plat. Les parents peuvent passer à côté des signes qui le montrent et se fâcher à tort. Ce qui pourrait être pris pour un caprice est en fait la simple expression d’un inconfort.
Les règles d’une "bonne" punition
La sanction doit permettre la réparation pour d’une part, éviter que l’enfant ne culpabilise trop longtemps et d’autre part, pour permettre à celui qui a été victime de la bêtise d’être considéré.
Tout n’est pas réparable de façon concrète. On peut, dans ce cas précis, utiliser les réparations symboliques, c’est-à-dire l’excuse.
La punition doit être en lien avec la bêtise. Votre enfant de 3 ans a écrit partout sur les murs ? Vous le priverez de feutres. Et vous lui demanderez de vous aider à nettoyer le mur (= la réparation).
Il s’est battu au centre aéré ? Vous lui dites par exemple : « Alors que tu y vas pour jouer, tu ne te comportes pas bien, tu seras privé de jeu sur la tablette. » Le lien est ici le jeu. « C’est important que la punition soit en lien avec la "bêtise", car c’est la meilleure façon d’aider l’enfant à se souvenir qu’il a fait quelque chose d’incorrect », explique Gilles-Marie Valet.
Elle doit être limitée dans le temps : on ne punit pas pendant des mois.
Elle ne doit pas toucher à ce qui est fondamental pour l’enfant. Ainsi, on ne le privera pas de dessert. En revanche, il pourra être privé de friandises.
Elle ne doit pas porter sur l’activité physique de l’enfant. Lui interdire la danse ou le karaté n’est pas une bonne idée. Il en a besoin pour se défouler, s’exprimer.
Elle ne doit pas être donnée trop rapidement ni trop tardivement. Elle doit survenir peu après la survenance de la bêtise, mais pas instantanément. Car dans ces moments-là, « on réagit trop avec le cœur et pas assez avec la tête », précise Gilles-Marie Valet. Résultat : la sanction risque d’être démesurée par rapport à la bêtise.
Elle doit être pondérée par rapport à la bêtise. Si c’est une petite bêtise, on donne une petite sanction. À l’inverse, si elle est plus importante, la punition le sera aussi.
À éviter : le châtiment corporel, car il est utilisé pour tout ! Les enfants ne se souviennent jamais pourquoi ils ont eu une fessée. Ils en prennent leur parti et refont très souvent la même « bêtise ».
Comment éviter de punir ?
La punition arrive toujours « après coup ». Or, pour éviter d’en arriver à la punition, il faut savoir anticiper. « Donner une bonne éducation, c’est permettre aux enfants de faire les bons choix et de devenir autonomes. Et cela ne passe pas par un modèle éducatif punitif », explique Gilles-Marie Valet.
Punir c’est apprendre les limites. Néanmoins, on peut aussi les apprendre sans que l’enfant les franchisse. Cela demande à ce que l’on accompagne l’enfant dès son plus jeune âge. Par exemple, au lieu de lui dire : « Ne monte pas sur cette chaise ! », on lui dira : « Ne monte pas sur cette chaise, sinon tu risques de tomber et de te faire très mal ». L’enfant intègre ainsi les dangers que cela représente et évite de le faire.
Pointer l’interdit renforce l’envie de le transgresser. Charge aux parents de montrer ce qui est aussi autorisé ! « La limite, c’est aussi ce qui est permis », rappelle Gilles-Marie Valet. « Tu n’as pas le droit de jouer sur la route » peut être dit de la façon suivante : « Tu as tout l’espace du jardin pour t’amuser. »
Pour éviter d’en arriver à la sanction, il faut être dans l’anticipation et cela demande beaucoup de patience et de répétition. Comme pour apprendre une leçon, l’enfant a besoin d’entendre plusieurs fois les mêmes choses pour les assimiler. Ne vous découragez pas, il est tout à fait normal que vous ayez à répéter plusieurs fois par jour les mêmes consignes.
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